1er Jour de Tournage
Le jour se lève sur la grosse pomme et j’ai presque l’impression de ne pas avoir dormi (en même temps, c’est pas qu’une impression 😉 ) Levé, petite douche, p’tit dej’ rapide, un check du matos et hop! direction B&H. Le magasin de rêve, pour toute personne passionnée ou pro de l’image. l’endroit ou l’on ne doit jamais aller sans but, sous penne de ressortir avec un truc qu’on comptait pas acheter, mais qu’on a pris qu’en même, juste parce-que c’est trop bon !!!. Bref, on complète le matos et direction la sortie, pile poil dans les temps, pour notre rendez vous avec Jerid Nowell. Nous nous retrouvons près d’un terrain de sport pour commencer les premières prises de vu. L’histoire de la chanson parle d’un gars super triste d’être séparé de sa compagne, qui déambule, un peu perdu, dans les rues de New York,
(pas du coté touristique évidement) avec des moments clés, ou il est seul dans le parc ou ils aiment se retrouver avec elle et dans un bar seul et triste devant un café… Le gars ne sait plus ou il en est, et voit, presque impuissant, sa vie se dérouler devant lui, tel un dessin animé qu’il ne maîtrise pas. Comme souvent les textes qui traitent de se genre de sujet, sont relativement ambiguës, surtout en anglais, on ne sait pas vraiment, s’il parle de sa compagne qui l’a quitté car elle est morte ou si il l’a poussé à le quitter pour qu’elle vive une vie meilleure ailleurs… bref… un scénario assez sombre pour une histoire triste merveilleusement chantée par Jerid. A moi maintenant de lui donner une « émotion visuelle ».
Dans les premiers plans, on voit le personnage sort de chez lui, un matin glacial, il a froid, se frotte les mains et remonte son col avant de descendre ses escalier. C’est au moment ou il arrive dans la rue que les paroles démarrent. Il les chante face caméra (en playback) tout en marchant…
De mon coté, pour m’aider à filmer, j’ai un assistant qui est derrière moi et assure mon cheminement et celui de ma caméra, car je filme en traveling arrière avec une mini steadycam et du coup, je ne vois absolument pas ma route. J’ai un autre assistant qui gère la lecture de la musique. Celle-ci sort d’une mini enceinte très puissante qui est accrochée au niveau de mon ventre pour que Jerid puisse avoir un playback parfaitement synchronisé avec l’image. Un troisième assistant qui est plus loin, se charge d’anticiper et de faire s’écarter hors du champ les curieux, car nous filmons en séquences réelles pour garder un coté naturel et aussi minimiser les coûts de production.
Tout se déroule correctement (pour l’instant) et la captation des séquences, s’enchaîne tout au long de la journée à une cadence effrénée malgré le froid extérieur totalement saisissant. Tous le monde est très professionnel et nous essayons de gérer au mieux la lumière pour les raccords séquences…
La première journée de tournage s’achève à 5.00 pm avec déjà une bonne partie en boite. Nous avons rendez-vous dans moins de 3 heures, au studio Penthouse de Time Square et pour ma part, je dois commencer à dé-rusher et vérifier les séquences, voir si l’on doit re-tourner certaines d’entres-elles et aller voir le toit terrasse du studio, qui offre une vu imprenable de Time Square (vu de dessus), d’ou je vais certainement filmer quelques séquences du 2eme clip pour le titre de Colby Kline – « Breath me in ».
Nous arrivons donc à l’entrée du building qui abrite pas mal de studios de légende comme Premier Studio, Quad Recording ou encore The Penthouse, qui ont vu défiler de nombreuses stars internationales allant de Beyoncé à Justin Bieber en passant par Snoop Dog, Notorious BIG, Rihanna, LMFAO… le tout directement situé sur Time Square en face l’énorme écran du m&m’s World. Nous entrons donc dans le fameux hall du building ou Tupac Shakur avait failli mourir en 1994 et prenons l’ascenseur pour rejoindre Manny et son équipe, au dernier étage du building ou se trouve le studio The Penhouse .
Après avoir fait la connaissance de Manny et des techniciens présents, chacun attaque son boulot (moi le dérush des séquences et le reste de l’équipe, le travail de production musicale).
un travail qui va durer encore une bonne partie de la nuit et dans lequel je constate, après visionnage, qu’il faut malheureusement re-tourner quelques scènes en plus de celles déjà prévues pour le lendemain. Mais c’est un risque à prendre, quand on tourne en séquences réelles, sans bloquer les zones de tournage. Une personne dans le champs la ou il ne faut pas, un problème d’éclairage et c’est toute la séquence qui est à refaire. Bien que nous vérifions sur le lieu du tournage au fur et à mesure des prises de vu, on est jamais à l’abri d’un oubli (ou de plusieurs 😉 )
Trop beau !